Nettoyage des timbres

Nettoyage des TIMBRES
A moins de garder certains timbres rares collés sur les lettres ou fragments, à cause de l’oblitération, il est nécessaire, avant de coller une vignette sur l’album, de la débarrasser du papier qui y adhère au verso. La plupart du temps l’opération est simple : il suffit de plonger les timbres dans l’eau froide, de bien les laisser s’humecter, puis de les prendre délicatement, les uns après les autres, avec une pincette à bouts plats de détacher les papiers et de poser le timbre sur un morceau de papier buvard blanc (le dessin en dessous), lorsque le buvard aura absorbé l’excédent d’eau, placer le timbre sur une autre feuille et le laisser jusqu’à complète dessiccation.
Eviter de plonger les timbres à l’eau par paquets, car ils ne sont pas tous en contact avec le liquide et restent agglomérés, au lieu de baigner séparément. Les timbres qui se trouvent au milieu du paquet ne sont pas suffisamment humectés et le papier ne se décollera pas facilement.
Les timbres devront être mis à l’eau un à un et on les poussera à l’aide du doigt. Il faut, toutefois, se méfier de certains papiers d’emballage sur lesquels sont collés les timbres ces papiers déteignent dans l’eau et, en colorant le liquide abiment à tout jamais les vignettes immergées : ce sont les papiers gris, rougeâtres, saumon, noirs, violets. Quand le cas se présente il suffit de poser les timbres face en dessous sur un linge très mouillé.
Il y a aussi des timbres imprimés avec des couleurs minérales (aniline) qui déteignent au contact de l’eau ; il faut alors procéder pour ces vignettes avec beaucoup de précaution ? On découpe des morceaux de papier buvard blanc plus grands que la surface de la vignette, on pose ces papiers sur le fond d’une assiette, contenant une couche légère d’eau, on pose alors sur chaque morceau le timbre délicat face en l’air l’humidité pénètre peu à peu le substratum et on peu alors détacher le timbre du papier sur lequel il est collé, sans nuire à la couleur.
Les timbres qui déteignent sont les suivants : RUSSIE, première émission, levant RUSSE, les timbres roses, verts et violets de la Grande BRETAGNE et des colonies ANGLAISES, de 1883 à 1900 ; ceux des émissions 1900 à 1905 et les timbres du Levant ANGLAIS de la même époque ; certains timbres de CACHEMIRE, de BULGARIE, Portugal, PAYS-BAS, PEROU 1895 (à l’effigie de Mirales), les surchargés à l’aniline des PHILIPPINES de 1862 et PORTO-RICO de 1898 et tous les timbres sur papier couché.
Certains timbres, comme ceux d’Autriche, sont enduit au verso de gélatine, très difficile à dissoudre ; il faut employer l’eau assez chaude et les laisser bien immerger. Après, on les place face sur un morceau de vitre et à l’aide d’une petite palette en bois tendre on racle la gélatine qui s’en va alors facilement ; une nouvelle baignade dans l’eau tiède complète ce nettoyage assez compliqué.
Si la vignette à quelques marques graisseuses sur lesquelles la poussière adhère et qui produisent naturellement le plus déplorable effet, il faut, lorsque la couleur de la vignette n’est fugace, savonner le timbre tout simplement. On se sert de savon de Marseille exclusivement, d’un pinceau très doux et d’un peu d’eau tiède ; on fait mousser le savon, on étend la mousse sur le timbre, on laisse agir quelques minutes, puis on rince le timbre à l’eau pure ; si les taches n’étaient pas parties, on sécherait le timbre puis on le plongerait dans un godet contenant de la benzine ; cette opération doit venir à bout des taches les plus rebelles.
Toutefois, si les taches graisseuses sont dues à l’oblitération même, qui s’est élargie, le lavage au savon est anodin. Il faut alors tremper les vignettes dans un mélange d’alcool pur et de benzine rectifiée en opérant en pleine lumière du jour ; il est nécessaire que les vignettes soient entièrement recouvertes. Bientôt on s’aperçoit que le mélange prend un aspect sirupeux et que, peu à peu l’huile de la vignette disparait. Quand on juge l’opération assez avancée, on retire le timbre et on le plonge dans de l’alcool pur. Si la première opération n’a pas réussi, on recommence et le résultat est certain. Ne jamais toucher les vignettes avec les doigts, mais employer les pincettes.
Certains timbres, imprimés en couleurs rouge ou orange, deviennent bruns. Cela est dû à ce qu’il entrait dans la couleur qui a servi à les imprimer du jaune de chrome ; il s’est formé un sulfure de chrome ; pour le réduire, il suffit de plonger les timbres dans une eau ayant 10 à 20% d’eau oxygénée et la couleur des timbres reparait. Exemple : le 1 p. rouge d’Angleterre, les 40 cent. des émissions françaises de 1849 à 1863.
Enfin, il y a des vignettes qui ont des taches de rouille. Il faut les immerger dans une solution de permanganate de potasse à 2 ou 3%. Vous verrez alors, et ne vous effrayez pas, la vignette se recouvrir uniformément d’une teinte brune, l’enlever alors et la plonger dans un godet contenant une solution d’acide citrique à 3%, puis laver à l’eau claire et vous serez surpris du résultat obtenu.
Les timbres dont le papier est jauni, reprennent leur blancheur en les traitant dans une eau contenant 5 à 10% d’hypochlorite de potasse (eau de javel) mais là il faut faire attention car les couleurs claires : rose, vert, bleu, lilas, cèdent facilement sous l’action alcaline.
Les timbres lavés à l’eau claire, après les opérations de nettoyage, doivent être mis à sécher et n’être collés dans l’album qu’après une dessiccation absolue.
Les timbres qui deviendraient gondolés après les manipulations peuvent facilement reprendre leur planéité : il suffit de placer les vignettes, alors qu’elles sont encore un peu humides dans un double de papier blanc et de passer sur ce papier un fer de blanchisseuse très peu chaud.
Pour les timbres neufs qui ont subi un nettoyage et qui ont ainsi perdu leur gomme, est-il nécessaire de les regommer ?
Nous répondrons par la négative, car le gommage après coup, outre qu’il peut, dans certains cas, nuire à la vignette, constitue une sorte de truquage condamné par les experts.
Il arrive quelquefois que des timbres neufs sont collés dos à dos : on ne devra pas les mettre à pleine eau, mais les décoller à la vapeur.
Texte : d’après le Manuel pratique du collectionneur de timbre poste de:
Roger NORTH
Date de création : 2017/05/15 # 22:20
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Glossaire
benzine
De l’allemand Benzin apparenté à benjoin. En 1823, un savant nommé Mitscherlich, en distillant du benjoin avec de la chaux, avait obtenu un liquide volatil sentant très bon. Inconnu jusque là, il donna à ce liquide le nom de benzine. En 1836, Mansfield obtint, en distillant des goudrons provenant d'usines à gaz un liquide semblable à celui obtenu par son prédécesseur et dont il conserva le nom.
dessiccation
La dessiccation est l'élimination de l'humidité d'un corps. Ce terme désigne l'action de déshydrater , dessécher complètement un objet animé ou non. Ce processus peut être naturel ou provoqué artificiellement.